Il s'agit d'une bande dessinée inédite composée de dix-huit planches, dessinée et colorisée par Pierre Vella sur un scénario de Claude Bureau,

Argument

«Chroniques terre à terre» commencent en 1956, année où, dans la mémoire de Claude Bureau, la Seine gela et année où, dans la mémoire de Pierre Vella, le gouvernement socialiste de l’époque rappela les conscrits pour continuer la guerre en Algérie. Elles s’achèvent enfin, sans s’achever vraiment, au moment où un autre règne socialiste s’inaugure par une élection présidentielle, joyeusement fêtée au fond des docks, en 1981. Néanmoins, l’essentiel ne tient pas dans la collusion entre ces deux dates mais bien plutôt dans les évènements, grands ou petits, qui bousculèrent profondément le quotidien de chacun. Comme, par exemple, suggérés ici : la guerre, bien entendu, césure profonde entre deux rives de la Méditerranée, la faillite, plus tard, des utopies rurales insurrectionnelles ou la disparition, concomitante, des banlieues jardinières et potagères sous l’avalanche du béton, etc. Tous ces faits qui ont tissé la trame de ces jours maintenant achevés et lointains que ces chroniques relatent .

Perdue et retrouvée

Malgré les sept années de différence d’âge qui les séparent, les deux auteurs, Pierre Vella (1938) et Claude Bureau (1945), s’étaient retrouvés, à l’aube des années1980, pour créer cette chronique des jours qui passent toujours trop vite et dont on se souvient, quelque temps plus tard, parfois embellis dans la mémoire de chacun. Malheureusement,les planches qui la composèrent alors, exposées au public une seule et unique fois en 1985, s’égarèrent ensuite. La perte des planches originales, dessinées, coloriées et lettrées à la main, au pinceau et à la plume, avait, semble-t-il, définitivement clos le projet d’édition de celles-ci. Fort heureusement, trente ans plus tard, leurs photographies ont resurgi d’un vieux carton à chaussures égaré sur une étagère. Grâce au progrès de la numérisation et de l’informatique, les voici donc maintenant mises en page, telles qu’elles auraient pu l’être au moment de leur élaboration. Cependant, dans cette renaissance, elles ont pris une patine vintage d’anciennes chroniques qui ne leur messied pas.